lundi 15 juillet 2013

Comme Dieu le veut, de Niccolò Ammaniti


Rino Zena et son fils Cristiano, âgé de 13 ans, vivent dans une maison à l'hygiène plus que douteuse. La mère de Cristiano a disparu ; son père est alcoolique, nazi et violent, et il éduque son fils par la terreur. Les services sociaux suivent cette famille de près, via l'assistant de service social Beppe Trecca et, selon Rino, ce dernier n'attend qu'une occasion pour placer l'enfant en famille d'accueil.
Les amis de Rino, Danilo Aprea et Quattro Formaggi, ne sont pas moins alcooliques ou plus sains d'esprit. Paumés comme lui, ils vivent d'expédients, avec des rêves plein la tête... si on peut appeler de cette manière leurs obsessions.

Une nuit de tempête, l'irruption, bien malgré elle, de Fabiana Ponticelli, une adolescente de 14 ans qui fréquente le même collège que Cristiano, dans ce cercle amical quelque peu bancal va bouleverser radicalement la vie des trois hommes et de Cristiano...

Quelques jours après avoir terminé ma lecture, j'avoue que je ne sais pas trop quoi dire à propos de ce roman. J'en ai beaucoup aimé plusieurs aspects : le rythme, les chapitres courts, les phrases enlevées, les personnages tous plus déjantés les uns que les autres... L'auteur les dépeint avec une certaine tendresse, malgré la rudesse de leurs vies, leurs problèmes et leurs caractères très trempés, voire explosifs... L'intrigue aussi est excellente, bien menée, avec une bonne dose d'humour noir qui ne gâte en rien le tableau et permet au lecteur de prendre de la distance avec ce qu'il lit. À certains moments, on sort carrément du roman pour entrer dans l'absurde, et ça fait du bien.

Comme dans d'autres livres lus récemment, notamment celui-ci, ce qui m'a dérangée à la lecture est la référence constante à la sexualité, mais pas à cause de la sexualité en elle-même, plutôt à cause de la vulgarité de nombre de dialogues et de descriptions, qui m'ont parfois donné la nausée... Avec un tout petit peu de recul, je me rends compte que finalement, ce « reproche » n'en est pas un réellement. Les mots utilisés, la vulgarité, le propos souvent salace, font partie intégrante de l'univers de ces pauvres hères qui n'ont pour horizon que les films pornos et leurs désirs plus ou moins bestiaux... Il n'en demeure pas moins vrai que certains personnages semblent chercher une voie plus élevée, conscients qu'ils valent mieux que cela. Ouf, l'humanité peut être tranquille : tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir !

Paru aux éditions LGF (Le Livre de Poche), 2010. ISBN : 978-2-253-12923-3

6 commentaires:

  1. Je suis comme toi, je sature parfois à cause de la vulgarité gratuite, au risque de passer pour une vieille coincée...

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    1. Voilà, c'est exactement ça. Comme s'il fallait absolument être vulgaire pour faire un bon roman, un texte "in"... Ben franchement, je préfère une belle écriture...

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  2. Je suis comme vous, j'aime quand c'est bien écrit. Bon évidemment, pour des raisons de "crédibilité" de certains personnages, on ne peut pas toujours le faire... Mais ce livre a aussi des atouts apparemment. Alors, il n'y a plus qu'à l'ouvrir et à se faire une idée, n'est-ce pas?

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    1. Je lui en ai trouvé, des atouts, en tout cas. Notamment des personnages plutôt bien campés, dans toute leur maladresse et leur pauvreté.

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  3. Je n'aime pas non plus la "crudité" à tout prix et je ne garde pas un souvenir inoubliable de cet auteur...

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    1. Je ne connaissais pas l'auteur, c'est le premier livre de lui que je lis. Je ne sais donc rien de ses autres écrits, mais celui-ci m'a plutôt touchée, malgré la réserve sur l'écriture effectivement.

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